Page:Meilhac et Halévy - Théâtre, III.djvu/319

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
307
ACTE DEUXIÈME.
POPOLANI.

Pas poison… narcotique… vous, pas morte… vous dormir.

BOULOTTE.

Dormir ?…

POPOLANI.

Oui, tout à l’heure dormir… réveillée maintenant par petite machine.

BOULOTTE.

C’est sérieux, au moins ?

POPOLANI.

Me croyez-vous homme à vous faire une pareille farce ?

BOULOTTE, avec joie.

Je ne suis pas morte, alors ?… je ne suis pas morte ?…

POPOLANI.

Pas plus morte que les cinq autres femmes de Barbe-Bleue !

BOULOTTE.

Les autres femmes ?…

POPOLANI.

Vous avez cru qu’elles étaient…

BOULOTTE.

Oui… on le croit.

POPOLANI.

On se trompe… Au fond, je suis le meilleur homme du monde… plein de cœur, Popolani, plein de cœur… et d’électricité !… Il y trois ans, le sire de Barbe-Bleue m’ordonna de tuer sa première femme… C’était Héloïse… Je fus humain… je me contentai de lui administrer une drogue qui ne la tua que pour une demi-heure. Quand elle revint à elle, je lui tins à peu près ce