Penses-tu qu’à mon âge je veuille vivre sans une petite femme ?
Horrible ! horrible ! très horrible !…
Tu frémis !… Cette idée de noces nouvelles, qui me fait sourire, moi, te fait frissonner, toi.
Et ça se comprend, car c’est moi qui…
N’achève pas !… Après que mon amour les a tenues éveillées pendant quelque temps, c’est toi qui te charges de procurer à mes épouses un sommeil bienfaisant qui ne finit jamais, ô terrible alchimiste !
Est-ce que vous ne rougissez pas ?…
Non, je ne rougis pas, et je t’avouerai même que je trouve qu’il y a dans mon caractère quelque chose de poétique !… Je n’aime pas une femme, j’aime toutes les femmes… c’est gentil, ça !… En m’attachant exclusivement à une d’elles, je croirais faire injure aux autres… Ajoute à cela des scrupules qui ne me permettent pas de croire qu’il soit permis de prendre une femme autrement qu’en légitime mariage : tout te paraîtra clair dans ma conduite ; tu m’auras tout entier.
Enfin !… Et me permettrez-vous de vous demander qui est cette nouvelle épouse ?
Qui peut savoir ?… Ne le sais moi-même. Tu as exécuté mes ordres ?