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BARBE-BLEUE.

LE COMTE.

Encore une fois, princesse…

FLEURETTE.

Appelez vos hommes.

LE COMTE.

Emporter un berger !… Si c’était un mouton, passe encore… un petit mouton avec des faveurs roses, qui va, qui vient, qui trotte…

FLEURETTE.

Vous m’avez dit que j’étais la fille du roi…

LE COMTE.

Sans doute.

FLEURETTE.

Alors, il me semble que lorsque je parle, vous n’avez qu’à obéir.

LE COMTE, s’inclinant.

Princesse !…

Il remonte et va faire un signe à gauche : entrent alors quatre pages, suivis de quatre hommes portant un palanquin ; ils le déposent au milieu du théâtre.

CHŒUR DES PORTEURS et DES PAGES.
Montez sur ce palanquin,
Que surmonte un baldaquin.
Cré coquin ! cré coquin !
Il va fair’chaud l’long du ch’min !
FLEURETTE, à Saphir.
Viens, et suis ce palanquin,
Que surmonte un baldaquin.
Doux coquin, gai coquin,
L’amour sera du chemin !

(Elle s’installe dans le palanquin, les porteurs l’enlèvent ; en ce moment, Barbe-Bleue, suivi de ses hommes d’armes, paraît sur la montagne. Les rideaux du palanquin sont ouverts : Barbe-Bleue aperçoit la princesse Hermia ; il est saisi d’une violente admiration.)

REPRISE DU CHŒUR.
Montez sur ce palanquin, {{{2}}}, etc.

(Les porteurs se mettent en marche ; ils sortent par le fond à gauche, précédés du comte Oscar et suivis par Saphir.)