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BARBE-BLEUE.

BOULOTTE, s’avançant.

Voilà !

TOUTES.

Voilà !… voilà !… voilà !…

POPOLANI.

Je veux dire la main d’un enfant… (En voyant un à droite.) En voici un, justement. Approche, mon enfant… approche ! n’aie pas peur !

L’ENFANT.

J’ose pas, moi.

UNE FEMME, poussant l’enfant.

Va, mon enfant, va. (Avec émotion.) Et tâche de faire gagner ta mère.

POPOLANI, conduisant l’enfant près du comte.

N’aie pas peur, mon petit ami… et prends un de ces petits papiers dans cette corbeille.

Il retourne à droite.

L’ENFANT.

Voilà, m’sieur, voilà !

Il prend un papier, le donne à Popolani et retourne près de sa mère.

POPOLANI, prenant le papier et criant.

Boulotte !

On enlève la table et l’escabeau.

CHŒUR.
Saperlotte !
C’est Boulotte !
Ô ciel ! quelle surprise !
Hasard bien fait pour étonner !
Le sort la favorise,
Et nous devons nous incliner.

(Pendant ce chœur, le comte Oscar a examiné la corbeille qu’il tient à la main : il donne les marques d’une violente émotion.)

LE COMTE.
Ô prodige ! ô merveille !
Je reconnais cette corbeille !
À qui, à qui
Cette corbeille ?