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ACTE PREMIER.
POPOLANI, au greffier.

Vous avez écrit tous les noms ?

LE GREFFIER.

Oui, monsieur.

POPOLANI.

Il nous faudrait une corbeille…

UNE PAYSANNE.

Un voici une.

Elle va prendre une corbeille sur le rebord de la fenêtre de Fleurette, en retire les fleurs et la donne à Popolani.

POPOLANI.

Qui la tiendra ?

LE COMTE.

Moi ! si vous le voulez…

POPOLANI, allant à lui et lui donnant la corbeille.

Vous daigneriez, seigneur… (Bas au comte.) Eh bien, vous ne reconnaissez pas ?…

LE COMTE, bas.

Pas jusqu’à présent… mais je brûle… il y a quelque chose qui me dit que je brûle…

POPOLANI, bas.

Allons, tant mieux ! (Le comte passe près du greffier, qui met tout les noms dans la corbeille. — Haut.) Le tirage annoncé va avoir lieu, mesdemoiselles. Le premier nom sortant gagnera la rose… le premier nom, vous entendez !… Les ordres de mon maître sont qu’immédiatement après le tirage, la rosière soit conduite chez elle en grande pompe, et revêtue d’habits somptueux. Ensuite, elle sera amenée en présence de haut et puisant seigneur de Barbe-Bleue, qui la couronnera de ses propres mains… Attention, mesdemoiselles, ça va commencer… Pour décerner le prix de l’innocence, il nous faudrait une main innocente.