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LA BARONNE.

Oh !

LOLOTTE.

Je ne les vois pas, mais je parierais que, lorsque madame la baronne marche, les genoux de madame la baronne frottent légèrement l’un contre l’autre…

LA BARONNE, faisant quelques pas en redescendant de face.

C’est vrai, pourtant !…

LOLOTTE.

C’est très gentil pour une femme, cette façon de marcher, parce que ça fait faire à sa robe de jolis plis, mais ce n’est pas comme ça que marche un homme. Tenez, regardez-moi.

Elle imite, en l’exagérant, la façon de marcher d’un homme et traverse encore la scène, de gauche à droite, cette fois.

LA BARONNE.

Oh !

LOLOTTE.

Marchez sur les talons, au lieu de marcher sur la pointe des pieds.

LA BARONNE, Elle essaie et manque de tomber.

Oh ! est-ce que je pourrai ?…

LOLOTTE.

Certainement ! et nous ferons de vous le plus joli chevalier… mais, d’abord, occupons-nous du costume… (Elle prend son chapeau qu’elle avait ôté.) Avez-vous un chapeau dans le genre de celui-ci ?

LA BARONNE.

Si j’en ai un ? Qu’est-ce que vous me demandez là ?… j’en ai vingt, j’en ai trente…

LOLOTTE.

Faites-vous-en apporter un…

Lolotte met le chapeau sur le canapé. — La Baronne sonne, entre le domestique.