Page:Meilhac et Halévy - Théâtre, III.djvu/170

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CROISILLES.

Cependant, une femme comme vous…

LA BARONNE.

Une honnête femme comme moi peut très bien se permettre… Ah ! c’est que vous ne savez pas encore, vous, combien je suis honnête femme ! vous ne me faites la cour que depuis quinze jours… mais plus tard, quand vous m’aurez fait la cour pendant un an ou deux, vous verrez bien…

CROISILLES.

Mauvaise !…

LA BARONNE.

Dites-moi que vous m’aimez…

CROISILLES.

Oui, je vous aime.

LA BARONNE.

Que vous n’aimez que moi…

CROISILLES.

Je n’aime que vous.

LA BARONNE.

Vous le dites bien ; cependant, c’est un peu moins bien que tout à l’heure.

CROISILLES.

Décidément, vous tenez à recevoir… ?

LA BARONNE.

Ah ! cher, si vous saviez combien c’est inutile de vouloir m’empêcher de faire une chose dont j’ai envie… Mademoiselle Lolotte doit venir ici à deux heures. (Elle passe à gauche pour aller voir l’heure à la pendule, sur la cheminée.) Il est deux heures moins une minute… et, tenez ! une voiture s’arrête…