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HENRIETTE, avec force. Jamais !... quant à cela... jamais !

KERGAZON. Qu'est-ce que vous dites ?

HENRIETTE, émue. Ce que je dis ?...

KERGAZON. Oui !

HENRIETTE. Je dis qu'il n'y a pas au monde d'homme meilleur que vous... Je dis que je ne veux plus entendre parler de séparation et que je reviens ici pour n'en plus sortir.

KERGAZON. Par exemple !!!...

HENRIETTE, ouvrant sa malle. Vous voyez, j'ai rapporté toutes mes petites affaires.

KERGAZON, se précipitant et remettant les objets dans la malle à mesure qu'Henriette les pose sur la table. Mais pas du tout, pas du tout !... Ce n'est pas du tout ça qui a été convenu... Il a été convenu que j'introduirais, moi, une maîtresse dans le domicile conjugal, et que vous partiriez de là, vous, pour obtenir une séparation... J'ai fait ma part... J'ai introduit une maîtresse, j'ai soupé avec elle, je l'ai tutoyée, je l'ai prise sur mes genoux...

HENRIETTE. Eh bien ! je vous pardonne, voilà tout.

KERGAZON. Plaît-il ?

HENRIETTE. On a toujours le droit de pardonner... Je vous pardonne, mon ami.