MARTINE. Et du bon café !
BOISGOMMEUX. C'est toi qui l'as fait, le café?
MARTINE, se relevant. Je crois bien, que c'est moi !...
BOISGOMMEUX. Viens m'embrasser, Martine.
MARTINE, l'embrassant à la paysanne. Je crois bien, que j'y vas !...
BOISGOMMEUX. A la bonne heure! c'est ça de l'amour... (Il prend sa pipe.) Tandis que cette mijaurée d'hier soir... (Avec fureur.) Quand on songe que, pendant six mois, j'ai été son esclave, son chien... une chose à elle!... voilà ce que j'ai été pendant six mois... et au bout de ces six mois... ah!... (Martine, qui s'était éloignée pendant les dernières paroles de Boigommeux, revient et lui présente un bout de papier enflammé avec lequel il allume sa pipe.) A la bonne heure ! c'est ça de l'amour!... Viens m'embrasser, Martine...
MARTINE. Tant que vous voudrez! Elle l'embrasse.
BOISGOMMEUX. Bonne fille !... (Tout en fumant.) Ah çà, et l'autre?... (Il se lève)... et Georgette?...
MARTINE, peu contente. Georgette?...
BOISGOMMEUX, allant s'adosser à la cheminée. Oui, nous la verrons bientôt, j'aime à croire...
MARTINE, furieuse. Elle est à la ferme. Georgette... Sa place n'est pas