Page:Meilhac et Halévy - Théâtre, II.djvu/24

Cette page n’a pas encore été corrigée

j'aurais à faire un tour a pied... Ma femme de chambre m'a regardée d'une drôle de manière ; dans la rue, les passants s'arrêtaient, se parlaient a I'oreille et avaient I'air de se dire : « La voici, c'est elle, la petite marquise... qui court à un rendez-vous d'amour... rue Saint-Hyacinthe-Saint-Honoré... » Mes yeux se sont voilés, il m'a semblé que la terre se dérobait sous moi, j'ai fait signe à un cocher qui passait, et j'ai pris mon premier fiacre...

BOISGOMMEUX. regardant un des numéros. Numéro 8 226.

HENRIETTE. Peut-être bien... Je me suis fait conduire au Panthéon, pour dépister... Au Panthéon, j'ai pris mon second fiacre...

BOISGOMMEUX, même jeu. Numero 441.

HENRIETTE. Je ne dis pas non... Et je me suis fait conduire à la Bastille, toujours pour dépister... A la Bastille, j'ai pris mon troisième fiacre...

BOISGOMMEUX, même jeu. Numéro 3 723.

HENRIETTE. Je ne sais pas...

BOISGOMMEUX. Il n'y a plus que celui-là...

HENRIETTE. Et j'ai enfin donné au cocher la véritable adresse : rue Saint-Hyacinthe-Saint-Honoré... numéro .. J'y suis arrivée... j'ai passé devant le concierge sans rien demander ; j'ai reconnu le cordon de sonnette dont nous avions parlé ensemble.