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CALCHAS.

Trop bonne, en vérité !

HÉLÈNE.

Demandez aux dieux de m’envoyer des songes bienfaisants… (Plusieurs esclaves passent sur la terrasse. Bacchis, qui les conduit, tire des rideaux qui masquent la terrasse.) Quel est ce bruit ?

CALCHAS.

Ce sont les esclaves…

HÉLÈNE

Ah ! Oui, les esclaves… Je vous jure, Calchas, que les terrasses du palais ont été bien gardées pendant l’absence de Ménélas… Ah ! Si je pouvais dormir, et si dans mon sommeil je pouvais le voir !…

CALCHAS.

Le roi ?

HÉLÈNE.

Non.

CALCHAS.

L’autre ?

HÉLÈNE, baissant les yeux.

Oui… un songe, rien qu’un songe qui me le ferait voir, ce Pâris que je fuis, ce Pâris que j’adore !… Ce songe, il me le faut, Calchas… promettez-le-moi !… Ah ! d’abord, si vous ne me le promettez pas, je ne vous aimerai plus !

Elle s’étend sur le lit.
CALCHAS.

C’est que ça m’est difficile !…

HÉLÈNE.

Non, ça ne vous est pas difficile… ce songe, Calchas, ce songe…

Elle s’assoupit.