Page:Meilhac et Halévy - Théâtre, I.djvu/227

Cette page a été validée par deux contributeurs.
BACCHIS.

    Quoi ! vous voiler un jour de fête
    Depuis les pieds jusqu’à la tête !
C’est un tort, car…

CHŒUR.

C’est un tort, car… Ô reine, en ce jour il faut faire
    Une toilette extraordinaire,
    Pour honorer les quatre rois
    Qui vous visitent à la fois.

Pendant ce morceau, Hélène s’est habillée et a choisi des vêtements qui l’enveloppent étroitement des pieds à la tête ; cela fait, elle se lève, congédie ses femmes, qui sortent par la gauche, et retient Bacchis.

Scène II

HÉLÈNE, BACCHIS.
BACCHIS.

Y pensez-vous, madame ?… ne pas vous décolleter un jour comme aujourd’hui !…

HÉLÈNE, assise près du guéridon.

Je garderai cette toilette.

BACCHIS.

Dans une heure, ici, vous aurez le jeu des Rois : la partie d’oie qui vous a été demandée hier par le grand Agamemnon… puis, ce soir, le souper de cent couverts dans la galerie de Bacchus.

HÉLÈNE.

Je garderai cette toilette.

BACCHIS.

L’étiquette la plus vulgaire exige…

HÉLÈNE, avec force, se levant.

Je garderai cette toilette… et si j’en connaissais une plus austère et plus montante, je m’y voudrais emprisonner jusqu’au retour de mon mari.