Page:Meilhac et Halévy - Théâtre, I.djvu/210

Cette page a été validée par deux contributeurs.
CALCHAS.

Ah ! C’est différent…

AGAMEMNON.

Allons, Calchas, voyons, voyons ! Y sommes-nous ?

CALCHAS.

Oui, roi des rois.

AGAMEMNON, se levant.

La séance est ouverte. Je donne la parole au roi Ménélas… Allez, je vous la donne.

ORESTE.

Bravo !

AGAMEMNON, à Oreste.

Trop tôt, cher enfant, trop tôt !…

Il se rassied.
MÉNÉLAS, se levant.

Je devais présider cette fête… Je n’ai pas l’habitude des luttes oratoires… je serais charmé que mon beau-frère Agamemnon voulût bien me suppléer dans cette tâche difficile… (À Agamemnon.) Vous me l’avez donnée, je vous la rends…

Profond silence. Ménélas se rassied.
ORESTE, à ceux qui l’entourent.

C’est un four, ça !… mais vous allez entendre papa !…

AGAMEMNON, se levant.

Rois et peuples de la Grèce, il ne s’agit pas aujourd’hui, comme dans nos luttes habituelles, de lancer le disque d’une main sûre ou de diriger un char dans la carrière. Cette journée est spécialement consacrée aux choses de l’intelligence… Des hommes forts, nous en avons… le bouillant Achille est fort, les deux Ajax sont forts… et moi-même… Ce que nous n’avons pas, ce sont des gens d’esprit !