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CALCHAS, regardant à gauche.

Allons, la journée commence !… Voici venir la plus belle moitié de Sparte, les pleureuses d’Adonis conduites par notre gracieuse souveraine…

EUTHYCLÈS.

Ah ! ah !… C’est aujourd’hui l’anniversaire…

CALCHAS.

Oui… c’est à pareil jour que Vénus, courant au secours d’Adonis, déchira ses petits pieds et de son sang divin fit la couleur des roses, blanches avant cet événement. Cette légende est poétique… Allons, Philocôme, dépêchons-nous d’aller remettre le tonnerre à sa place, il n’est que temps. (Euthyclès, en emportant le tonnerre, l’agite encore par mégarde.) Chut ! donc, malheureux !…

Ils montent tous les trois les marches du temple et disparaissent.

Scène IV

HÉLÈNE, Suivantes, Pleureuses d’Adonis, puis CALCHAS.
Entrée des pleureuses d’Adonis, par la gauche ; puis Hélène, accompagnée de deux suivantes.
CHŒUR.

    C’est le devoir des jeunes filles,
    Rejetons des grandes familles,
    De soupirer de temps en temps,
    Sur la mort des beaux jeunes gens !

HÉLÈNE.

    Adonis, nous versons des larmes,
          Sur ton sort !
    Et toi, Vénus, vois nos alarmes :
    L’amour se meurt, l’amour est mort !