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BERGINELLA.

Le gouverneur de Lima !…

MASTRILLA.

Sous ce costume ?…

Berginella prend le panier et le pose sur une table.

DON PEDRO, passant près de Berginella.

Lui-même ; mais, dites-moi, s’amuse-t-on ici ? fait-on du bruit comme il faut ?

GUADALENA[1].

Nais, pas mal, pas mal…

DON PEDRO.

C’est aujourd’hui la fête du vice-roi ; il faut que la ville de Lima soit gaie. Si la ville de Lima n’est pas gaie, on pensera que la ville de Lima est mal gouvernée, et moi qui la gouverne, la ville de Lima, je perdrai ma place…

MASTRILLA.

La ville de Lima est gaie…

DON PEDRO.

L’est-elle vraiment ?

BERGINELLA, montrant la foule.

Elle l’est… on rit.

MASTRILLA, de même.

On boit…

GUADALENA, de même.

On chante…

DON PEDRO.

J’ai fait donner à tous les jongleurs, escamoteurs et chanteurs ambulants la permission de jongler, escamoter et chanter dans tous les carrefours. — En vient-il ici ?…

BERGINELLA.

Toutes les cinq minutes il en vient.

DON PEDRO.

C’est bien, alors, c’est très-bien mais ne nous figeons pas… renouvelons, les trois cousines, renouvelons… du vin

  1. Mastrilla, Berginella, Don Pedro, Guadalena.