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Scène VIII

DON ANDRÈS, LA PÉRICHOLE, endormie
DON ANDRÈS.

O la vérité ! la vérité ! (Il s’assied près de le table de gauche.) Qui est-ce qui me la dira, la vérité ?

LA PÉRICHOLE, rêvant.

Fichue journée !

DON ANDRÈS.

Qu’entends-je ?

LA PÉRICHOLE, de même.

Chien de pays !

DON ANDRÈS, se levant.

Je ne me trompe pas !… Serait-ce elle, enfin ? (Don Andrès s’approche de la Périchole et la contemple pendant quelques instants, puis il dit :) C’est une femme !… elle est jeune… elle est belle !… Elle paraît être dans une position de fortune voisine de l’indigence.

LA PÉRICHOLE, se réveillant.

Décidément, on a beau dire… dormir et dîner ce n’est pas la même chose… j’aimerais mieux dîner.

DON ANDRÈS, trébuchant, comme s’il recevait un coup très-violent.

Ah ! mon Dieu !… qu’est-ce qui m’arrive donc, à moi ?

LA PÉRICHOLE, se mettant précipitamment sur son séant.

Eh bien ?… eh bien ?…

DON ANDRÈS.

Ce n’est rien ! c’est ce que les pontes appellent le coup de foudre ! Ah !… me voilà amoureux !…

LA PÉRICHOLE, se levant et courant à lui.

Vous ne vous êtes pas fait mal ?

DON ANDRÈS, avec transport.

Non, je vous remercie. (Plus calme.) Ça y est, je suis pris !… c’est une passion !… (Avec tendresse.) Votre nom ?

LA PÉRICHOLE.

La Périchole.