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LA PÉRICHOLE, s’étendant sur le tapis.

C’est cela, va chanter, — moi, je vais dormir. (Elle pose sa tête sur le banc.)

Il y a ici un jeu de scène. — La Périchole s’endort. — Piquillo s’éloigne en fredonnant.

PIQUILLO.
–––––––Il a perdu son alêne,
–––––––Le pauvre cordonnier ;
–––––––Il est bien dans la peine,
–––––––Il n’ pourra plus fair’ de souliers !

Piquillo chante cela à demi-voix. — Il croit qu’une fenêtre s’ouvre, qu’on va lui jeter quelque chose, alors sa voix devient plus forte. — Piquillo revient sur ses pas et tend son chapeau. — On ne jette rien ; alors sa voix redevient traînante et Piquillo s’éloigne. — Après un ou deux lazzis de ce genre, il s’en va définitivement par la gauche. — Au même instant, don Andrès rentre par la droite avec l’Indien.


Scène VII

DON ANDRÈS, L’INDIEN, LA PÉRICHOLE, endormie.
DON ANDRÈS.

C’est bien vrai, au moins, tout ça ?…

L’INDIEN (Panatellas).

Le visage rouge n’a jamais menti…

DON ANDRÈS.

On est content ?…

L’INDIEN.

On est enchanté.

DON ANDRÈS.

Il suffit… et la récompense due à ta franchise ne se fera pas attendre… Le vice-roi te nomme chevalier de ses ordres (Il lui tend avec dignité une arête de poisson.) Passe-toi cela dans le nez…

L’INDIEN.

Qué qu’ c’est que ça ?…