Page:Meilhac et Halévy - La Périchole, 1869.pdf/26

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LA PÉRICHOLE.

Mon cher Piquillo !…

PIQUILLO.

Si encore nous étions mariés !…

LA PÉRICHOLE.

Qu’est-ce que ça y ferait ?…

PIQUILLO, l’embrassant.

J’aurais le droit de te prendre un baiser… au moins… et ça nous ferait prendre patience.

Il l’embrasse encore.

LA PÉRICHOLE.

Oui, ça nous ferait prendre patience.

PIQUILLO.

Mais va te promener ! — Nous ne le sommes pas, mariés.

LA PÉRICHOLE, avec un soupir.

C’est vrai, que nous ne le sommes pas.

PIQUILLO.

Ça coûte quatre piastres pour se marier… quatre piastres !… l’administration n’a pas honte d’exiger… Chien de pays !…

LA PÉRICHOLE.

Fichue journée !

PIQUILLO.

Tu m’aimes au moins ?…

LA PÉRICHOLE.

Je te l’ai déjà dit…

PIQUILLO.

C’est vrai… mais tu sais… c’est cette diable d’idée qui me tracasse.

LA PÉRICHOLE.

Puisque je t’assure…

PIQUILLO.

Ça ne fait rien, dis-le-moi encore une fois que tu m’aimes.

LA PÉRICHOLE.

Je t’adore !…

PIQUILLO.

Ah !… Je vais chanter, alors, et tâcher de récolter quelques maravédis…