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DON ANDRÈS.

Mais alors, si vous êtes éleveur…

DEUXIÈME BUVEUR.

Ah ! mais… vous savez faut pas me pousser…

DON ANDRÈS, à lui-même.

Ah !… mon Dieu, qu’on a de peine à savoir la vérité… (Au deuxième buveur.) Et ce monsieur avec qui j’ai causé tout-à-l’heure… est-ce qu’il est aussi, lui, pour animer ?…

DEUXIÈME BUVEUR.

Qui çà ? le cocher ?… un peu qu’il est ici pour…

DON ANDRÈS.

Alors, comme çà, ici, vous vous connaissez tous ?… (Musique à l’orchestre. — Entre par le fond, à gauche, Panatellas déguisé en chef indien. — Le premier buveur quitte sa table et se perd dans la foule.)

DEUXIÈME BUVEUR.

Non… pas tous… (Montrant à don Andrès le chef indien, qui vient d’entrer.) Voilà un particulier que je ne connais pas…

Il se rassied.

DON ANDRÈS, pendant que l’Indien traverse le théâtre, en se dirigeant vers le fond à droite.[1]

Ah ! un sauvage !… voilà mon affaire. — (Élevant la voix.) A moi, chef… (L’Indien s’approche de lui.) Deux mots ?

L’INDIEN.

Que demande le visage pâle à son frère le visage rouge ?

DON ANDRÈS.

La vérité tu me la diras ?…

L’INDIEN.

Si je ne te la dis pas, tu me mangeras.

DON ANDRÈS.

Viens alors… je te mangerai… c’est convenu.

Il sort avec l’Indien par la droite. — Quand Don Andrès et Panatellas sont hors de vue, une nouvelle musique se fait entendre à l’orchestre. — Tous les regards de la foule se dirigent alors vers le fond à droite par où arrivent la Périchole et Piquillo, chanteurs ambulants, pas riches du tout, portant guitares en sautoir. — Ils descendent sur le devant de la

  1. Don Andrès, l’Indien.