Page:Meilhac et Halévy, La Diva.djvu/56

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
MALAGA.

Tu l’as dit. Alfred, voilà encore que vous me tirez les cheveux !…

LE COIFFEUR.

Cette fois, madame, c’est l’admiration.

PALESTINE.

Et je me suis permis de vous juger, de vous condamner !… moi qui… Ah ! si vous saviez !…

MALAGA.

Quoi donc ?

PALESTINE.

Non, je ne veux pas dire cela devant le coiffeur…

MALAGA.

Bon ! qu’est-ce que cela fait ?…

PALESTINE.

Je sais bien que ça ne fait pas grand’chose, mais enfin, j’aime mieux qu’il ne soit pas là.

MALAGA.

Est-ce fini, Alfred ?

LE COIFFEUR.

Oui, madame, c’est fini.

Il sort.


Scène IX

MALAGA et PALESTINE.
MALAGA.

Il est parti, parle maintenant.

PALESTINE.

Eh bien, moi aussi j’ai commis une faute : c’était avant feu Palestine… La France venait de triompher au Trocadéro… Parmi les officiers étrangers qui vinrent à Paris pour nous féliciter du succès de nos armes, un surtout se faisait remarquer… Il était envoyé par la cour de Gérolstein… il me fit entendre que je ressemblais à une nommée Charlotte qu’il avait connue dans son pays.