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PALESTINE, à part.

Dieu ! saurait-il ?

RAFAEL.

N’est-ce pas ma tante ?

PALESTINE, à part.

Ma tante… il ne sait rien.

RAFAEL.

Ouvrez vos bras et tenez-vous ferme, je vais m’élancer

PALESTINE.

Viens donc, alors.

RAFAEL, s’élançant.

Là, vous voyez bien !…

PALESTINE.

Et comme te voilà fait… regarde-toi… (l’embrassant avec transport.) Tu serais si beau si tu voulais…

RAFAEL.

À quoi bon ?

PALESTINE.

Ah ! Palestine me le disait bien…

RAFAEL.

Monsieur Palestine, mon oncle…

PALESTINE.

Oui, ton oncle. Madame Palestine, me disait-il, tu as un neveu qui serait tout ce qu’il voudrait être, mais il ne veut pas ; s’il voulait être soigné, il serait soigné, mais il ne veut pas ; s’il voulait travailler il travaillerait, mais il ne veut pas.

RAFAEL.

Monsieur Palestine ne m’a jamais aimé…

PALESTINE.

Lui ! le pauvre cher homme, il t’aurait aimé comme un fils… si j’avais insisté…

RAFAEL

Je vous dis, moi, qu’il ne m’a jamais aimé.

PALESTINE.

Pourquoi !… parce qu’il te reprochait de ne jamais travailler… avec ça qu’il avait tort !…