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Si je pouvions voir… (Il regarde par la serrure.) Ah ! oui… c’est elle… elle a mis sa belle robe. (Se redressant et avec enthousiasme.) Ah ! elle est encore plus grosse comme ça !… j’en mourrai. (Il se remet à la serrure.) Comme c’est drôle tout de même, comme c’est drôle que par un trou de serrure qui est si petit… on peuve voir toute entière une femme qu’est si… c’est-y drôle… tout d’même… c’est-y drôle !

Entre une paysanne avec un capuchon qui lui tombe sur les yeux et lui cache presque entièrement le visage.

JEANNE.

Pitou !… hem !… Pitou !…

PITOU.

Qu’est-ce qui m’appelle ?…

JEANNE.

C’est moi…

PITOU.

Je n’ vous connaissons point vous…

JEANNE.

Je viens vous chercher de la part de votre soeur de lait…

PITOU.

De mamzelle Jeanne de Crécy-Crécy…

JEANNE.

OUI… il faut absolument que vous me rendiez un grand service.

PITOU.

Vous rendre ?… (La reconnaissant.) Mamzelle Jeanne !

JEANNE.

Eh bien, oui… c’est moi.

PITOU.

Vous !

JEANNE.

Mon père m’avait enfermée… alors j’ai pris la capeline d’une jeune fille qu’il avait chargée de me garder… et je me suis sauvée.

PITOU.

Vous vous êtes ensauvée ?…