Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
TOTO.
- Je pourrais ainsi me refaire
- Et remettre en style vulgaire
- Du beurre dans mes épinards.
JEANNE et CRÉCY-CRÉCY.
- Du beurre dans ses épinards !
TOTO.
- Si l’on m’accorde votre main
- Je la prends, mais il est certain
- Que dès demain,
- Je me remets, mademoiselle,
- A faire tant et tant d’horreurs
- Qu’on m’appellera de plus belle
- Le roi des gobichonneurs.
Crécy-Crécy, exaspéré, esquisse un pas un peu risqué et, entraînant sa fille, passe devant Toto.
CRÉCY-CRÉCY, à Jeanne[1].
- Tu vois, je ne lui fais pas dire
- Son langage sans doute a calmé ton délire.
JEANNE.
- Ah ! papa, cher petit papa,
- Je l’aime cent fois plus, après qu’il m’a dit ça.
- Oui, mon Toto, je t’aime ! je t’aime ! je t’aime !
TOTO.
- Ah ! cher enfant ! je t’aime !
Crécy-Crécy veut entraîner Jeanne. Celle-ci résiste, et, tout en résistant, envoie des baisers à Toto.
CRÉCY-CRÉCY, exaspéré[2].
- Ah c’en est trop, il faut clore cette épopée !
- L’un de nous va périr ici dans un tournoi !
- N’en ayant pas sur moi, je t’emprunte une épée !
Il saute sur une panoplie et y prend une petite épée qu’il jette aux pieds de Toto ; puis s’armant d’une grande épée à deux mains :
- Défends-toi, Roméo, Roméo, défends-toi