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––Dussé-je en vous parlant m’exposer au mépris,
––Je me ferai connaître, apprenez qui je suis.
TOTO.
I
––––––Entre nous, je suis ce qu’on nomme
––––––Un horrible petit bonhomme.
––––––J’ai vingt ans à peine, et déjà
CRÉCY-CRÉCY.
JEANNE.
Oh ! ma fille, écoute cela. Qu’il est gentil quand il dit ça.
TOTO.
––––––Chez les blondes et chez les brunes,
––––––J’ai dévoré quatre fortunes.
––––––Toto par ci, Toto par là.
JEANNE et CRÉCY-CRÉCY.
––––––Toto par ci, Toto par là.
TOTO.
––––––J’ai lancé Polkette et Clara,
––––––Margot, Niquette et Troulala,
––––––––––Et cætera !
––––––Bref, à Paris, mademoiselle,
––––––J’ai fait tant et tant d’horreurs,
––––––Que dans le grand monde on m’appelle
––––––Le roi des gobichonneurs.

Sur le refrain, Toto, Crécy et Jeanne font une espèce d’avant-deux et changent de place[1].

TOTO.
II
––––––Maintenant pour payer ma dette,
––––––Il me faudrait une fillette
––––––Dont les parents seraient douillards.
CRÉCY-CRÉCY, indigné.
––––––Ah ! douillards ! Il a dit : douillards.
JEANNE, étonné.
––––––Qu’est-ce que c’est que ça : douillards ?
  1. Jeanne, Crécy-Créey, Toto.