Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
Scène IX
TOTO.
Et nous aussi, il va falloir aller nous habiller pour assister à la vente du château à Toto !… Pauvre château ! Si ceux qui t’ont bâti pouvaient y assister, à cette vente, il est bien probable… (Regardant les portraits.) Pas vrai, vous autres, que si au lieu d’être là en peinture, vous y étiez en chair et en os, vous feriez une drôle de grimace… et franchement vous n’auriez pas tort.
RONDEAU.
- Mes aïeux, c’était bien la peine,
- Lances aux poings, casques aux fronts,
- De vous en aller par la plaine,
- De vous en aller par les monts,
- De tenir droit votre bannière
- Et d’entrer comme des lions,
- En jetant votre cri de guerre,
- Au plus épais des bataillons !
- De tout supporter sans vous plaindre,
- Chaleur torride et froid cruel,
- Et de rire, et de ne rien craindre,
- Si ce n’est la chute du ciel !
- Et d’écrire à force de gloire
- Et de coups d’estoc triomphants,
- Votre nom, le mien dans l’histoire
- Qu’on fait lire aux petits enfants !
- D’ajouter de nouvelles pierres
- En vous disant : C’est pour nos
- À ce vieux château que vos pères
- Pour vous avaient bâtis jadis !
- De joindre le mont à la plaine,
- La ferme au manoir du seigneur,
- Afin de rendre le domaine
- Plus digne de votre grandeur !