Page:Meilhac, Halévy - Le Château à Toto.pdf/23

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
PITOU.
–––––––J’suis ben content si ça t’plaît.
CATHERINE.
–––––––Sais-tu faire la vache qui beugle ?
PITOU.
–––––––J’vas t’ refaire le flageolet.

Il imite de nouveau le flageolet.

L’autre jour… avec ma voix naturelle, j’ai imité toute une basse-cour à moi tout seul… Les oies, les dindons, les canards. Tout le monde se tordiont de rire… Toi seule tu n’ te tordions pas… Toutes les bouches ont ri… excepté une !… Oh ! malheur… et celle-là était justement la seule que j’aurais voulu voir rire.

CATHERINE, riant.

C’est pas de chance, ça… Ah ! ah !

PITOU.

V’là qu’ tu ris maintenant…

CATHERINE, riant de plus belle.

Puisque c’est ça qu’ tu veux…

PITOU.

Mais non… quand j’ veux que tu ries, tu n’ ris pas… et quand j’ veux qu’ tu n’ ris pas, tu ris…

CATHERINE.

C’est mon humeur !…

PITOU.

Mais c’est impossible à la fin… T’es trop dure.., tu n’ dois pourtant pas être entièrement bâtie en moellons… Tu serais la seule…

CATHERINE.

Qué qu’il a dit ?

PITOU.

Il doit y avoir quéqu’ moyen de t’attendrir…

CATHERINE.

Certainement, il y en a un…