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90 LES ÉVANGILES.

les communications du ciel. Le règne du mysticisme et du scepticisme était arrivé. Les religions nationales étaient partout entamées ; l’unité politique de l’empire romain rapprochait les peuples ; et les légions romaines, en parcourant le monde, laissaient derrière elles des routes ouvertes au zèle apostolique. Le Christ lui-même, aussi véritablement homme qu’il est véritablement Dieu, prendra rang dans la série immense des effets et des causes historiques. Il sera le lien et l’explication à la fois du monde ancien et du monde nouveau. La liberté humaine, il est vrai, sera sollicitée par le miracle, mais elle ne sera point forcée : témoin l’incrédulité du grand nombre des juifs et le long temps qu’il a fallu pour la conversion du monde. Les miracles de l’Evangile rendent-ils l’histoire de Jésus impossible ? Les prodiges racontés dans les Actes des Apôtres empêchent-ils les recherches critiques sur la vie de saint Pierre, de saint Jean et de saint Paul ? Les merveilles des deux premiers siècles mettent-elles obstacle au récit des développements de l’Eglise naissante ? On dit : « Ce qui n’est pas expérimental n’est pas scientifique.» — Soit ; mais les miracles de la vie de Jésus sont des faits multipliés dont les contemporains ont eu l’expérience. Il a été aussi aisé de les constater, de les décrire, que n’importe quels faits de l’histoire de Rome et de la Grèce. Jésus-Christ a vécu au milieu des Juifs, ses compatriotes. C’est en Galilée, en Samarie, devant des témoins de tout âge et de toutes conditions, qu’il accomplissait ses œuvres ; c’est en présence des foules accourues à Jérusa-