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78 LES ÉVANGILES.

nature ont elles-mêmes varié, je désire, Messieurs, être bien compris. Je parle des lois réalisées dans les êtres, et non des lois abstraites telles qu’elles sont en Dieu. En effet, qu’appelle-t-on loi en histoire naturelle ? La loi n’est pour le naturaliste que la constance d’un phénomène. Eh bien ! partant de cette définition, je dis que les lois climatériques qui régissent aujourd’hui l’Europe ont changé..., que les lois de la croissance des plantes se sont modifiées, que les lois de la croissance des animaux ont varié. Pour ne parler que de ce dernier ordre de variations, j’ajouterai à ce que je vous ai dit déjà que le tapir, qui aujourd’hui dans l’Amérique et dans l’Inde n’est pas plus haut que le porc, avec lequel il a d’ailleurs plus d’un rapport, était, à l’époque tertiaire, dans la période éocène, représenté par le grand paléothérium, lequel atteignait la taille du cheval. On dit le monde invariable ! Quel astronome a jamais émis une telle proposition ? Non-seulement le globe varie dans son aspect et ses conditions, dans la direction des courants d’eau, d’air et d’autres fluides, comme le prouvent les sables de tous les étages géologiques et la déclinaison changeante de l’aiguille aimantée, mais notre système planétaire n’est pas invariable. Laplace a supposé que la matière cosmique qui primitivement composait le soleil, a formé en se scindant notre système planétaire. Qui sait si quelque jour une cause différente ou même analogue à celle qui a présidé à la formation de ce système ne viendra point déterminer sa destruction ? Dans ce cas les lois astronomiques particu-