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CINQUIÈME LEÇON. 77

CINQUIÈME LEÇON.

OBJECTIONS CONTRE LES MIRACLES -Suite

Invariabilité de la nature. — Comment les miracles ne rendent point l'histoire impossible

Messieurs ,

Nous avons abordé dans la dernière leçon les difficultés qu’on a opposées dans le XVIIIe siècle, et qu’on oppose encore aujourd’hui à la possibilité des miracles. Deux d’entre elles nous ont particulièrement occupés, celle que l’on a voulu déduire dei l'immutabilité de Dieu et celle qui pose en principe l’invariabilité de la nature. Je voudrais, Messieurs, avant de passer à une troisième objection, résumer et compléter la réponse que nous avons faite à la seconde. Dieu seul est immuable ; le monde est essentiellement changeant, non in eodem statu permanens dit l’Ecriture. Le devenir, que la philosophie hégélienne, applique illégitimement à Dieu, est la destinée de la création. Il nous a suffi pour le prouver contre nos adversaires du témoignage de la géologie. Le climat, la faune et la flore de l’Europe ont changé bien des fois. Le plus considérable de tous les,changements dont notre globe a été le théâtre est le résultat, d’un miracle, à savoir de la création du premier germe, de la première graine , du premier œuf de la première plante, du premier animal, du premier homme. Les phénomènes ont varié, et par conséquent leurs lois particulières. Quand je dis que les lois de la