gage naïf et populaire, étranger par conséquent à la rigueur scientifique, la Genèse trace l’histoire générale, mais véridique et sérieuse, de l’origine du Monde. On n’est pas médiocrement étonné de voir combien ce livre antique diffère de tous les autres livres sacrés de l’Inde et de la Perse, et d’y découvrir, à côté des hautes vérités morales en vue desquelles il paraît exclusivement écrit, des vérités physiques placées en dehors de l’horizon intellectuel de l’époque mosaïque.
Après avoir traité ces questions préliminaires, nous nous trouvions au seuil de l’ère patriarcale. L’étude de cette période historique devenait naturellement l’objet des leçons de cette année. C’était un grand et séduisant sujet, Messieurs, où nous attendaient en foule des questions intéressantes au triple point de vue de la Religion, de l’Histoire et de l’Archéologie. La touchante poésie des mœurs patriarcales nous offrait une route fleurie. Nous eussions assisté à l’invention des arts et aux essais des premières sociétés ; nous aurions vu les premiers linéaments du plan divin de la Rédemption, de plus en plus sensibles, se préciser, s’éclairer depuis la Chute, depuis Abraham, jusqu’à Jacob et Moïse. C’était là, Messieurs, une étude du plus haut intérêt. Je voulais y entrer avec vous cette année ; mais de graves considérations m’ont fait changer d’avis ; et je vous propose à la place la recherche des origines de nos Évangiles et la vie de Jésus dans sa réalité historique. En traitant cette question, Messieurs, nous ferons une œuvre opportune. Dans l’enseignement