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QUATRIÈME LEÇON 73

Donc, Messieurs, cette prétendue invariabilité de la Nature n'est pas un principe. Les conditions de la vie et de sa conservation, de la génération et du développement des êtres, les phénomènes de la nature, les climats, la végétation , les animaux, tout a varié: et de tous ces changements le plus considérable a été produit par l’intervention miraculeuse de Dieu dans la création.

Mais, dit alors l’écrivain que j’ai cité, si les choses, sont ainsi, c’en est fait de la science. Si l’action extraordinaire de Dieu vient modifier les phénomènes de la Nature, la science est impossible - Ce n’est pas là, Messieurs, une affirmation sérieuse. Sur quel principe reposent les sciences physiques ? Est-ce sur l’invariabilité, de la Nature ? Non, Messieurs : la Nature varie sans cesse. Les mers se déplacent lentement, les climats se modifient. Les êtres vivants subissent les changements : ainsi, la fougère, qni n’atteint guère aujourd’hui dans les conditions les plus favorables que la taille d'un mètre, s’élevait à l’époque carbonifère haute et puissante comme un arbre ; telle espèce animale, aujourd'hui de la taille d’un chien, était autrefois de la taille d'un bœuf! Des races nouvelles d’animaux se forment ; et les espèces ; sans se mêler ensemble, se modifient. Non, ce n'est donc point sur l’invariabilité de la Nature que repose la science, mais sur ce principe, à savoir, que Ies agents naturels, abandonnés à, eux-mêmes et dans les mêmes conditions, produisent des effets identiques.. En d'autres,termes, quand Dieu, par des énergies propres à