Page:Meignan - Les évangiles et la critique au XIXe siècle, 1864.djvu/77

Cette page n’a pas encore été corrigée

QUATRIÈME LEÇON. 71

gements de la nature deviennent bien autrement sensibles. Des espèces d’animaux bien différents de ceux qui vivent aujourd’hui, s’offrent à nous : les mastodontes, les mammouths, les mégathères, les dinothères, etc., etc. En creusant plus avant encore les entrailles du globe, on trouve dans la période secondaire les iguanodons, les ichtyosaures, les plésiosaures, les ptérodactyles ; enfin, dans l’époque silurienne, la famille des trilobites. Au delà, plus de vie, plus de végétation. Les ténèbres sur la terre silencieuse, l’atmosphère tellement chargée de vapeurs que les rayons des astres les plus puissants n’auraient pu les traverser ! La Nature était sans vie, morte, inanimée. Messieurs, qu’est devenue cette invariabilité de la Nature tout à l’heure érigée en dogme et nécessaire à la science ? Il y a plus encore. Vous dites : « Si une force changeante peut intervenir dans la Nature et en modifier les lois, la science n’existe plus ! » Eh bien ! ces lois ont été modifiées : rien n’est plus certain ; la géologie le démontre. Notre globe, dans l’époque primitive, était à l’état igné ; c’était une masse incandescente, d’une température assez élevée pour tenir en fusion les métaux les plus résistants. Il n’y avait point de germes sur notre globe. S’il en eût existé, ils auraient été instantanément détruits. Point de graines, point de principes vivants d’aucune sorte. Leur conservation était d’une impossibilité manifeste au milieu de ce feu dévorant. Je vous le demande donc, à vous qui dites : Si Dieu intervient extraordinairement dans la Nature, la science est détruite ; d’où est venue la vie à la