Page:Meignan - Les évangiles et la critique au XIXe siècle, 1864.djvu/71

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

saire, du relatif et de l’absolu, des forces aveugles de la nature et de l'intelligence, de la nécessité et de la liberté. Dans ce système, l’être qui n'est rien devient tout ; le néant passe de lui-même à l’existence ; la négation se fond dans l’affirmation ; le néant est égal à l’être. C’est en un mot le comble de l'absurde. Ici encore, comme dans l'athéisme, s’évanouit toute distinction entre le bien et le mal, entre le devoir et la transgression, entre le vice et la vertu. La conscience morale proteste aussi haut que la raison. Qu’importe donc que le panthéisme nie le miracle, s’il est lui-même la négation de tout principe de raison et de morale ?

Je ne fais ici, Messieurs qu’indiquer les grandes erreurs modernes et leur réfutation ; mais ces indications qui n’ont d’autre but que de rappeler des démonstrations que vous connaissez déjà , suffisent pour révéler la faiblesse et ruiner l’autorité des systèmes philosophiques, au nom desquels on rejette le miracle.

Entrons maintenant dans le détail des objections qui se sont produites récemment sous l’influence de ces systèmes. Ces objections, pour la plupart, sont empruntées au XVIIIe siècle. ’On aura vraiment de la peine à les rendre bien sérieuses et bien nouvelles.

« L’immutabilité divine est la pierre de fondation de ma foi et de ma religion, une pierre que le miracle ébranle. Et savez-vous bien une chose ? C’est que si Dieu n’est pas immuable, si sa volonté n'est pas éternellement identique, si sa liberté est l’arbitraire, s'il peut vouloir une chose au-