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QUATRIÈME LEÇON. 63

que nous touchons ici à la source des fausses appréciations de la Bible, permettez-moi de réfuter brièvement ces systèmes à titre d’objections. Ce sont les premières qu’il convient de détruire.

1° Le miracle ne peut trouver place sans doute dans le système athée. L’universalité des êtres, le monde, le cosmos, entendu dans son sens le plus compréhensif, ne serait que le jeu éternel des forces nécessaires, aveugles et fatales. Le monde n’a pas été créé ; il a toujours été. Point de créateur, point de législateur : la plus haute expression de l’être se termine à l’homme. Par conséquent, point de miracles. Voilà l’objection.

Mais, Messieurs, l’athée qui supprime le miracle supprime du même coup la cause suffisante du monde ; il méconnaît des faits et des idées essentiels à la raison. Je ne vous dirai pas comment le relatif suppose l’absolu , comment le contingent entraîne l’existence du nécessaire, comment le fini appelle l’infini. Je ne vous montrerai point l’existence de l’infini impliquée dans son idée, ni l’impossibilité pour l’esprit humain de s’élever à ce concept, si son objet n’existait pas, s’il n’y avait de réel que l’être limité, source unique en ce cas de toutes nos idées. Je ne ferai point appel à la conscience humaine dans ce qu’elle a de plus profond et de plus intime, lorsqu’elle proteste avec indignation contre l’athéisme destructeur de l’idée du devoir et de la vertu. Je me contenterai d’un raisonnement plus simple, et je vous dirai avec Voltaire lui-même : Si une maison sup-