62 LES ÉVANGILES.
ceux qui sont engagés dans la discussion. Nous n’avons même besoin de nommer personne. Nous croirions manquer à nos devoirs les plus évidents si nous nous permettions ici envers qui que ce soit une seule allusion blessante.
Vous vous rappelez la définition que nous avons donnée du miracle. Pour mieux faire comprendre que le miracle n’est point un renversement de l’ordre, une anomalie, une contradiction de l’action créatrice avec elle-même, nous avons évité de dire qu’il était un événement contraire aux lois de la nature. Le miracle, avons-nous dit, est un acte divin en dehors et au-dessus des phénomènes ordinaires et des énergies créées. L’action divine, dans l’espèce, a son caractère propre qui la rend facilement reconnaissable. Le miracle est possible : c’est un secours par lequel Dieu ramène au vrai et au bien la créature égarée. Dieu peut accorder ce secours puisqu’il est tout-puissant , il le peut parce qu’il est libre, il le veut parce qu’il est Providence, générosité absolue, amour infini.
Maintenant, quelles sont les difficultés élevées contre cette démonstration ? Elles dérivent toutes ou d’une notion fausse de Dieu, ou d’une notion fausse de la nature, ou enfin d’une notion fausse du miracle.
Trois systèmes de philosophie sont incompatibles avec les miracles : l’athéisme, le déisme et le panthéisme. Nous l’avons déjà dit dans les leçons précédentes. Messieurs, comme les erreurs philosophiques, ainsi que nous l’avons prouvé, sont le principe de l’exégèse moderne, et