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Dieu est amour parce qu’il est père ; comme père, il ne peut rester indifférent pour son fils bien-aimé qui est l'homme. Mais ce fils est faible, il peut s’égarer par l’intelligence et par le cœur : Dieu l’a fait tel. Comment ne se serait-il pas réservé dès le commencement la liberté de relever ce fils tombé, recourant à des moyens extraordinaires lorsque les moyens ordinaires ne suffiraient plus ? Ces moyens extraordinaires, Messieurs, employés par Dieu seront dès longtemps préparés et attendus. Ils s’harmoniseront admirablement avec les temps, les lieux et l’histoire tout entière. Ces moyens ne viendront ni bouleverser, ni contredire l’ordre des choses créées. Le Christ, en venant réparer, rétablir, anoblir l’humanité, ne la surprendra point. Longtemps prédit, il naîtra sans trouble et sans bruit, il deviendra en son temps, au jour marqué, le consolateur, l’éducateur, le médecin du monde : il se montrera la force qui relève les âmes, la bonté qui les touche, la tendresse qui les gagne, la lumière qui les éclaire. Il transformera, sans ébranler les trônes, sans déchaîner les guerres, les nations converties.

Je m’arrête, Messieurs, j’ai défini le miracle, je l’ai montré possible, j’ai indiqué sa convenance. Il me reste, dans les deux leçons qui vont suivre, à le venger des objections que le rationalisme nous oppose.

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