TROISIÈME LEÇON. 57
composé, sur la machine la plus savamment combinée. Je comprendrai mieux l’œuvre de Dieu à mesure que j’aurai mieux analysé l’œuvre de l’homme. Celui-ci m’apparaîtra toujours limité dans sa puissance, gêné dans sa volonté, imparfait dans ses œuvres les plus admirées. Je vois un médecin auprès d’un malade : il le soulage ; quand le mal n’est pas trop profond, il le guérit. Mais que de chances contraires il redoute ! Comme la fièvre par son retour peut tout à coup ruiner ses espérances et ramener le danger qu’il a commencé à conjurer ! Enfin, vient toujours un moment où le mal triomphe de l’art du médecin. La parole consolante d’un ami endort et charme les douleurs de son ami ; tantôt elle ranimera l’énergie vitale avec l’espérance, tantôt elle calmera une surexcitation fébrile, mais l’amour le plus fort, le plus tendre, peut-il suspendre une agonie commencée, ou rappeler une vie du tombeau ? Ce que l’homme ne peut faire, Dieu le fera. Jésus-Christ a guéri les maux les plus profonds, les paralysies de douze ans, les cécités de naissance, les surdités de nature : il a dit au paralytique immobile sur son grabat : Marchez ; aux oreilles fermées, ouvrez-vous ; à la mer, calme-toi ; à la mort, recule ; au tombeau, rends ta proie. Devant de telles œuvres, qui ne confessera la présence et l’action du Maitre de la nature ? Quel sophiste aurait le triste courage de méconnaître les signes manifestes d’une puissance supérieure au monde créé ?
Toutes ces considérations, Messieurs, me font apprécier