les plus hauts partisans du libre examen. On va si loin sous ce rapport qu’on s’attire d’humiliants désaveux. M. Renan n’oubliera de sa vie les mortifications que lui ont fait subir les Ewald, les Keim et les Schenkel[1]. Nous nous consolerions de cette disgrâce si notre pays, qui a fait si populaire le succès de la Vie de Jésus, n’avait sa part de dédaigneuses ironies.
En publiant les leçons que j’ai faites à la Sorbonne en 1863, j’ai voulu, dans un moment où l’ignorance est le plus grand danger, satisfaire au désir du trop petit nombre de ceux qui sentent le besoin de s’instruire et recherchent les austères et tranquilles expositions des motifs de crédibilité à l’Évangile.
C’est un mal qui est peut-être l’indice d’un état social plein de dangers, qu’une grande nation comme la France cherche avant tout à retrouver dans un livre les émotions du théâtre, les insolences de la pensée et l’attrait du scandale. Je m’adresse aux hommes sérieux et de bonne foi ; je leur offre ce livre, que je soumets, pour ce qu’il renferme d’ancien, comme pour ce qu’il peut contenir de nouveau, au jugement de l’Église, ma mère et mon guide.
- ↑ Voir notre brochure : M. Renan réfuté par les rationalistes allemands.