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TROISIÈME LEÇON. 45

homme, satisfera au besoin que le moment présent semble éprouver de faire une réponse aux envahissements de la théologie ; réponse mauvaise en soi, mais accommodée à ce qu’il s’agit de combattre : réponse arriérée à une science arriérée. »

Nous laisserons l’auteur de ces lignes juger lui-même s’il est bien moral d’opposer une erreur dont on a conscience à une autre erreur qui peut n’être pas volontaire ; s’il est permis de remplacer le faux par le faux, et s’il y a de bons résultats à attendre d’une telle éducation du peuple. Ce que nous voulons constater, c’est qu’il est des gens qui nient la possibilité du miracle et prétendent justifier leur négation, non par des raisons, mais par le dédain.

Ce ne peut être le procédé d’esprits rassis qui comprennent que l’injure, car le dédain en est une, ne prouve rien et ne corrige personne ; il vaut mieux opposer la raison que l’insulte, éclairer que mépriser.

Laissons cet incident et permettez-moi, Messieurs, de vous apporter en preuve de l’opportunité d’introduire devant vous la question de la possibilité du miracle, une discussion loyale qui s’est élevée naguère entre deux hommes sincères, appartenant l’un et l’autre au protestantisme, et cherchant, comme d’honnêtes gens aiment à le faire, à s’éclairer et à se convaincre mutuellement par de bonnes raisons.

Il y a peu de temps, dans une des facultés de théologie protestante, en France, un professeur inaugurai son cours par un discours sur le surnaturel et les mi-