« Deuxième extrait : « Tu en as vu mourir dans le sein des voluptés, dans les enivrements, dans les divertissements, dans toutes les dissipations de cette vie : où sont-ils aujourd’hui ? où sont ces fastueux qui s’avançaient sur la place publique, en si grande pompe, avec un si nombreux entourage ? ces élégants revêtus de soie, exhalant les parfums, nourrissant des parasites, toujours au premier rang, et comme cloués sur la scène du monde ? Qu’est devenu tout cet étalage d’orgueil ? Ils se sont évanouis, les repas somptueux, les légions de musiciens, les adorations des flatteurs, les ris immodérés, la nonchalance de l’âme, les coupables abandons du cœur, la vie molle, relâchée et luxueuse. Où tout cela s’est-il donc envolé ? Qu’est devenu ce corps, objet d’un soin si empressé, entretenu avec une propreté si recherchée ? Va au tombeau ; regarde cette poussière, ces cendres, ces vers ; contemple ce spectacle hideux, et soupire amèrement. Et plût à Dieu que le châtiment s’arrêtât à la cendre ! — Mais maintenant, du tombeau et des vers, transporte ta pensée au ver qui ne meurt point, au feu qui ne s’éteint jamais, au grincement de dents, aux ténèbres extérieures, à la torture, à l’angoisse, à la parabole du pauvre Lazare et du riche ; ce riche, d’abord possesseur de tant de biens, et couvert de pourpre, puis ensuite privé de tout, jusqu’à ne pouvoir se procurer une goutte d’eau et cela dans une si affreuse nécessité. Non, les choses de ce monde n’ont rien de plus réel que les songes ! Ce riche qui a joui de ses richesses en cette vie comme en un songe, se trouve condamné au supplice de l’enfer après sa mort. Médite sur ce sujet, compare ce feu-là à l’embrasement de tes passions, et pense enfin à sortir de cette fournaise. Il faut éteindre le feu des passions ou tomber dans le feu de l’enfer. Cette alternative est inévitable. » (lre Exhortation à Théodore tombé, n° 9.)
« Troisième extrait : « Le sacerdoce s’exerce sur la terre, mais il a son rang dans l’ordre des choses célestes, et c’est à bon droit ; car ce n’est pas un homme, ni un ange ni un archange, ni aucune autre puissance créée, mais le divin Paraclet lui même qui lui a marqué ce rang : c’est lui qui donne à des hommes la sublime confiance d’exercer, quoique revêtu de chair, le ministère des esprits purs… Quand tu vois le Seigneur immolé et étendu sur l’autel, le prêtre qui se penche sur la victime et qui prie, et tous les fidèles empourprés de ce sang précieux, crois-tu encore être parmi les hommes et même sur la terre ? n’es-tu pas plutôt transporté dans les cieux ? et, toute pensée charnelle étant bannie, comme si