De plus M. Jeannin, le principal traducteur, à été chargé de guider les autres, de revoir tout l’ouvrage, et l’a pris sous sa responsabilité littéraire. Comment s’est-il acquitté de cette tâche ? on le peut voir par les extraits suivants, choisis, non par moi pour le besoin de ma cause, mais par le journal le Monde du 17 novembre 1363. Les voici tels qu’il les donne : « Pour mettre le lecteur en état de juger par lui-même, et avec connaissance de cause, du genre et du mérite de la nouvelle traduction, nous allons en citer quelques fragments : « Premier extrait : « Qui donnera de l’eau à ma tête, et à mes yeux une fontaine de larmes ? (Jérém. IX, 1.) Je puis dire aujourd’hui ces paroles avec autant et même plus d’à-propos qu’autrefois le Prophète ! Si je ne pleure pas comme lui sur des villes nombreuses, sur des tribus tout entières, je pleure sur une âme qui vaut, à elle seule, autant, sinon plus, que toutes ces tribus ensemble. C’est pourquoi nul ne saurait me blâmer, dussent mes pleurs couler plus abondamment, et mes gémissements éclater avec plus de violence que ceux de Jérémie. Non, ce n’est pas la destruction d’une ville, ni la captivité d’hommes pécheurs que je pleure. C’est la désolation d’une âme consacrée ; c’est la subversion et la ruine totale d’un temple qui est la résidence du Christ. » (1re Exhortation à Théodore tombé, n° 1.)
helléniste, M. l’abbé Martin (d’Agde), curé de Montpellier, auteur d’un livre intitulé : Saint Jean Chrysostome, ses œuvres et son siècle. 3 vol. in-8°. C’est en même temps un très-beau travail historique, plein de force et de sagacité, et une admirable traduction des plus éloquentes inspirations du saint docteur. Il ne me semble pas que l’on puisse obtenir du français une couleur plus brillante et une plus impétueuse énergie. »
Malgré l’acquisition de ce chef-d’œuvre, malgré les frais d’un magnifique portrait, malgré la beauté du papier que j’emploie et les soins extraordinaires que je donne à l’impression, faite par moi-même, j’ai pu maintenir cette publication à un bon marché, qui généralement est impossible aux éditeurs non-imprimeurs : ces derniers, outre qu’ils ne surveillent pas eux-mêmes l’impression, sont obligés d’augmenter le prix de leurs livres, des bénéfices de l’imprimeur. C’est en vain qu’on essayerait d’y suppléer par des primes. La meilleure prime de dix francs en livres ne vaut que cinq ou six francs à peine, en espèces : ajoutez que c’est un moyen déguisé de se débarrasser d’un ouvrage qui moisit dans les magasins, et de l’imposer au client : enfin on ne livre souvent cette prime qu’au bout de plusieurs années, en se la faisant payer d’avance : dans ce cas l’intérêt de l’argent au taux du commerce diminue considérablement, et peut même quelquefois détruire l’avantage de la prime. Il ne faut jamais perdre de vue cette observation pour se rendre compte du prix d’un livre.