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TROISIÈME LEÇON. 43

chrétiens, la critique négative, à cause de ses procédés violents, de ses variations, de ses complaisances, de sa servitude, perd chaque jour aux yeux de l’homme impartial quelque chose de son prestige. Infidèle à ses propres lois, ne nous offrant point le résultat de recherches désintéressées , abandonnant la méthode d’une induction tempérante , cette science déchue n’a d’autre valeur que celle des systèmes philosophiques dont elle est la traduction.

Ce serait sortir des limites de l’enseignement dont j’ai l’honneur d’être chargé, que de présenter ici la réfutation méthodique et complète de ces systèmes. Cette réfutation est la tâche d’un de mes savants collègues. De plus, je me souviens qu’ici même pendant les longues années d’un enseignement toujours goûté, le panthéisme, le déisme, l’athéisme, ont été combattus avec tant d’éclat et de fruit par Mgr Maret, que je me borne à vous renvoyer à ses savants ouvrages, ou, si vous l’aimez mieux, aux enseignements pleins d’instruction de son digne suppléant.

Cependant ces philosophies désastreuses, qui n’ont point perdu tout crédit, professent en commun une erreur que je dois combattre avant d’entrer dans la discussion des titres historiques qui établissent l’autorité de nos saints Evangiles.

Toutes ces philosophies nient le miracle. Non-seulement elles le nient en tant que fait, mais elles le rejettent en tant que possible. Le miracle est, selon elles, physiquement et métaphysiquement impossible.

Ne pensez pas que cette affirmation ait été seulement l’erreur du siècle passé, celle de Humes et de Voltaire :