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ait dicté à ces écrivains vénérables les termes et les expressions dont ils se sont servis. »

Enfin, au risque de répéter ce qui a déjà été dit, nous voulons terminer cet appendice par les paroles suivantes du P. Matignon. C’est une gloire que personne ne voudra contester aux jésuites de s’être prononcés sur la question de l’inspiration avec une netteté et une raison dont les Universités de Louvain, de Douai et de Paris, n’ont point donné la même mesure.

« Outre ce qui concerne la foi et les mœurs, la Bible renferme encore une multitude de choses tout à fait étrangères à ces deux objets. Ce sont des faits purement historiques, des détails tenant à la géographie, à l’histoire naturelle, ou se rattachant aux autres sciences d’un ordre entièrement profane. Faut-il admettre que la lettre du texte sacré doit faire loi dans ces diverses branches de la connaissance humaine ? Comment expliquer les contradictions apparentes qui se rencontrent entre l’état actuel de la science et le langage des écrivains inspirés ? Certes voilà une question qui préoccupe à juste titre un grand nombre d’esprits. Les uns, franchement chrétiens, ne sont pas sans inquiétude quand ils voient les découvertes modernes amener à notre connaissance certains faits qui ne semblent pas s’accorder entièrement avec les récits bibliques ; ils se sentent prêts à douter de la science, soit même à tourmenter les expressions de l’Ecriture sainte pour les mettre d’accord avec elles. Les autres, opposés systématiquement à nos croyances, triomphent De là je ne sais quel état de défiance d’un côté, et de dédain de l’autre... » « On évitera ces excès opposés si on veut se rendre un compte exact de l’intention providentielle qui a présidé à la composition des Ecritures. Qu’est-ce que Dieu s’est proposé en nous accordant la révélation contenue dans les livres sacrés ? Etait-ce de donner à l’humanité une leçon d’astronomie, ou de physique, ou de géologie ? Non, sans doute ; car la Bible elle-même atteste que tout ce que renferme cet univers a été abandonné aux libres discussions de la science. Nous avons d’au-