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ctrinalia, vel proximum aliquem aut necessarium habeant ad doctrinalia respectum ; in iis vero quæ non sunt de instituto scriptoris, vel ad alia referuntur, eo tantum subsidio Deum illi ad fuisse judicamus, quod piissimis cœteris auctoribus commune sit. Cette opinion, qui paraîtrait excuser les témérités des rationalistes contemporains, a semblé irrespectueuse envers la Bible à Holdcn lui-même ; car nous lisons dans la seconde partie de l’analyse de la foi un correctif qu’il serait injuste de méconnaître : « Bien qu’il ne soit pas permis, dit-il, d’accuser de fausseté quoi que ce soit dans la Bible, on peut dire cependant que rien de ce qui ne se rapporte pas à la religion ne doit être réputé article de foi catholique. » Quamvis falsitatis arguere non licet quidquid habetur in sacro codice, verumtamen quœ ad religionem non spectant, catholicœ fidei articulos nullatenus astruunt [1]. Mais si de fait il n’est pas permis de supposer quoi que ce soit de faux dans la Bible, sur quoi appuyer le sentiment qui restreint l’inspiration aux vérités doctrinales ? Nous sommes de l’avis de Richard Simon : l’auteur de l’analyse de la foi aurait dû expliquer son sentiment mieux qu’il ne l’a fait.

Nous préférons de tout point l’opinion suivante de Bergier, formulée comme il suit, et pouvant, je crois, servir de conclusion à tout ce qui précède.

« On doit tenir pour certain : 1° que Dieu a révélé immédiatement aux auteurs sacrés non-seulement les prophéties qu’ils ont faites, mais encore toutes les vérités qu’ils ne pouvaient pas connaître par la seule lumière naturelle et par des moyens humains ; 2° que par une inspiration particulière de la grâce il les a portés à écrire, et les a dirigés dans le choix des choses qu’ils devaient mettre par écrit ; 3° que par une assistance spéciale de l’Esprit-Saint, il a veillé sur eux et les a préservés de toute erreur, soit sur les faits essentiels, soit sur le dogme, soit sur la morale. Ces trois choses sont nécessaires, mais suffisantes, pour que l’Ecriture sainte puisse fonder notre foi sans aucun danger d’erreur ; il n’est pas besoin que Dieu

  1. Holden, lib. II, cap. 2.