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qu’en ces endroits-là même qui n’ont point été inspirés, il n’y a rien que de vrai, et que le Saint-Esprit nous les a donnés comme tels.

« Ces sectaires demandaient aux orthodoxes, si saint Paul avait eu besoin d’être inspiré pour dire : Apportez-moi en venant le manteau que j'ai laissé à Troade chez Carpus, et mes livres, et plusieurs autres choses de cette nature. J’avoue qu’il n’a pas été nécessaire que Dieu dictât ces sortes de choses à saint Paul et aux autres écrivains sacrés. C’est le sentiment des jésuites de Louvain, qui a été confirmé ensuite dans le même lieu par Cornelius a Lapide, dont on a rapporté ci-dessus les paroles. Mais ils n’ont pas conclu de là qu’on ne dût recevoir les livres de l’Ecriture que dans les endroits qui ont été dictés par le Saint-Esprit. C’est assez qu’on soit persuadé que les écrivains sacrés ont été dirigés par l’Esprit de Dieu, dans tout ce qu’ils ont écrit, pour ne point tomber dans aucune faute.»

IV.

Richard Simon, qui, par ses témérités, s’est attiré sur d’autres questions les justes reproches de Bossuet, ne nous parait point différer, au moins dans ce que nous venons de citer, de l’opinion de Corneille Lapierre et de Patrizzi. Nous ne pouvons en dire autant de Holden, qui, pour nous servir encore ici des expressions de Richard Simon, aurait dù expliquer son sentiment mieux qu’il ne l'a fait. Voici comment l’ancien confesseur de saint Nicolas du Chardonnet, Holden, a formulé lui-même son sentiment : « Le secours spécial accordé aux écrivains sacrés ne s’étend qu’aux choses qui sont purement doctrinales, ou qui ont un rapport immédiat et nécessaire avec la doctrine ; mais, dans les choses qui ne s’y rapportent point, nous croyons que Dieu ne les a pas assistés autrement que les autres écrivains quand ils sont très-pieux [1]. » ''Auxilium spéciale divinitus prœstitum auctori cujuslibet scripti, quod pro verbo Dei recipit ecclesia, ad ea solummodo se porrigit quœ vel sint pure do-

  1. Holden : Divinæ fidei analysis, lib. I, cap. 5.