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Louvain et de Douai, qui est aussi celle des calvinistes, il y a je ne sais quoi qui choque la raison et l’expérience. » « On ne peut pas dire que ce sentiment soit une nouveauté qui a échappé à ce jésuite. Car il l’a avancé dans les mêmes écoles où cette dispute avait fait tant de bruit à l’occasion des propositions qui avaient été émises là-dessus par quelques théologiens de sa compagnie. Il a affecté d’éclaircir cette question dans ses commentaires sur saint Paul, afin de faire connaître à tout le monde que les censures des deux Facultés de théologie de Louvain et de Douai n’avaient aucun fondement, et qu’elles combattaient même la raison. De plus, le provincial des jésuites des Pays-Bas, qui a donné son approbation à ce livre, témoigne qu’il a été lu et examiné par quatre théologiens de sa société. On trouve aussi au commencement de ces commentaires l’approbation du censeur des livres de ce lieu-là, qui est un chanoine d’Anvers. Mais afin qu’on soit convaincu entièrement qu’il n’y a rien de scandaleux ni de dangereux dans l’opinion des jésuites des Pays-Bas, sur l’inspiration des livres sacrés, nous allons examiner les raisons sur lesquelles les théologiens de Louvain et de Douai ont appuyé leurs censures. »

§ II. « Comme je n’ai point d’autres actes des pères Jésuites de Louvain pour justifier leurs propositions touchant l’inspiration de l’Ecriture que ce que j’ai déjà rapporté, je tâcherai de suppléer à ce défaut en examinant les raisons de la censure des deux Facultés de théologie de Louvain et de Douai. Je veux croire que ces théologiens n’ont été poussés à cela que pour défendre la vérité, ou plutôt leurs vieilles opinions, et que la passion n’a eu aucune part dans toute celte dispute. Pour ce qui est des Jésuites, il y a de l’apparence qu’ils n’ont introduit ce sentiment dans leurs collèges de Flandre, que conformément à cette liberté, qui avait été accordée à leurs professeurs, de ne pas s’engager facilement à soutenir des opinions, quelque vieilles qu’elles fussent, quand elles ne paraissaient pas soutenables. En un mot, les Jésuites ne font pas profession de s’attacher aux décisions d’un maître qui