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été simplement écrit par des hommes sans l’assistance du Saint-Esprit, devient ensuite Ecriture sainte, si le Saint-Esprit témoigne qu’il n’y a rien de faux dans ce livre. » « Ces trois propositions furent extraites des écrits des Pères jésuites qui enseignaient la théologie dans leur collège de Louvain, et bien loin de les condamner sur la remontrance qu’on leur fit qu’elles étaient scandaleuses, ils les défendirent librement, en y ajoutant de nouveaux éclaircissements : Ab ipsis ibidem professoribus pro suis agnitœ, comprobatœ, scholiisque illustratœ. En effet, elles paraissent conformes au bon sens, et elles ne sont pas même éloignées de la théologie des anciens Pères, qu’on doit plutôt écouter là-dessus que la sacrée faculté de théologie de Louvain, qui les condamna d’une manière tout à fait injurieuse à la société des jésuites. Les termes de la censure portent que ces trois assertions semblent approcher de l’ancienne hérésie des Anoméens, qui voulaient que les prophètes et les Apôtres eussent souvent parlé comme de purs hommes, et du sentiment de ceux dont saint Jérôme fait mention dans la préface de ses Commentaires sur l’épitre de saint Paul à Philémon, lequel sentiment a été censuré en la personne d’Erasme. Ils opposent de plus à ces assertions le concile de Trente, les paroles de saint Pierre dans sa deuxième épitre, de saint Paul dans sa deuxième lettre à Timothée, et enfin l’autorité des anciens Pères, qui assurent que la langue et la main des écrivains sacrés ont servi de plume au Saint-Esprit. »

« Avant que d’entrer dans la discussion des théologiens de Louvain, nous rapporterons la censure de la faculté de théologie de Douai. Ces théologiens témoignent qu’ils ont examiné les propositions des jésuites par l’ordre des archevêques de Cambrai et de Malines, et de l’évêque de Gand. Ils ne les condamnent pas en gros comme ont fait les docteurs de Louvain ; mais ils appliquent leur censure à chaque proposition en particulier. Ils opposent aux deux premières saint Augustin qui a cru, selon eux, que les écrivains sacrés ont reçu de Dieu la faculté de parler ainsi et la manière de composer leurs discours. Ils