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« Estius même fut le principal auteur de la censure de ces propositions. Nous rapporterons ici ce qui regarde ce différend des docteurs de Louvain et de Douai avec les jésuites du collège de Louvain sur la matière de l’inspiration. » « Ce n’est pas d’aujourd’hui que les théologiens qui font profession de suivre dans leurs écoles et dans leurs livres la doctrine de saint Augustin se sont opposés à la théologie des pères jésuites. Ces pères ayant soutenu en 1586, dans leur collège de Louvain, quelques propositions sur la matière de la grâce, de la prédestination et de l’Ecriture sainte, qui parurent nouvelles aux docteurs de Louvain et de Douai, ces docteurs les censurèrent et publièrent en même temps les raisons de leur censure. Comme il ne s’agit point ici de la grâce et de la prédestination, mais seulement de l’Ecriture sainte, je ne m’arrêterai qu’à ce qui regarde l’Ecriture. Voici le titre de la censure des théologiens de Louvain, comme il a été imprimé à Paris à la fin d’un livre intitulé : Florentii Conrii Peregrinus Jerichuntinus, Censura facultatum Sacrœ Theologiœ Lonaniensis ac Duacensis super quibusdam articulis de sacra Scriptura, etc. Anno Domini 1586, scripto traditis. La censure est adressée à tout le corps des jésuites de Louvain, en ces termes : Reverendis in Christo Patribus, Patri Rectori ac Professoribus cœterisque Patribus Collegii Societatis nominis Jesu in Universitate Lovaniensi, Decanus et reliqui Facultatis in eadem Universitate Magistri œternam salutem pacemque precamur

« Ces sages maîtres, en déclarant aux jésuites une guerre qui ne devait jamais finir, ne laissent pas de leur souhaiter une paix éternelle. Ils appellent leur doctrine, une doctrine étrangère, scandaleuse et dangereuse, peregrina, offensiva et periculosa dogmata. Entre les propositions qu’ils censurent, il y en a trois qui sont énoncées de cette manière :

I. Afin que quelque chose soit Ecriture sainte, il n’est pas nécessaire que tous les mots en aient été inspirés de Dieu. — II. Il n’est pas nécessaire que toutes les vérités et sentences aient été immédiatement inspirées à l’écrivain.— III. Un livre,comme est, par exemple, le second des Macchabées, qui aura