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DEUXIÈME LEÇON. 41

Voilà, Messieurs, l’herméneutique catholique. Si vous la rapprochez de l’exégèse protestante, et si vous voulez emporter l’idée exacte de l’une et de l’autre, vous vous direz à vous-mêmes : l’exégèse protestante s’inspire de toutes les philosophies régnantes, variant ses interprétations au gré des systèmes, échangeant son autonomie, son indépendance, son autorité contre une vaine popularité. L’herméneutique catholique, au contraire, est l’interprétation traditionnelle, uniforme et constante, des textes sacrés s’opposant à tous les caprices, à toutes les séductions, à tous les emportements des hommes. Votre conscience vous dira où se trouve la meilleure garantie, où est la sagesse et la raison.

Secouez, Messieurs, secouez le joug que la nouvelle critique cherche à vous imposer au nom de la science, comme si elle en avait le monopole, et rappelez-vous que l’exégèse rationaliste, qui veut dominer au titre de reine, ne l’est pas et ne l’a jamais été. Si vous voulez que je la caractérise par un dernier mot, résumé de cette leçon, le voici : l’exégèse, contraire à l’autorité de nos Evangiles, n’a été à toutes les époques que la très-humble servante de la philosophie, pedisequa, ancilla philosophiœ.