des Apôtres et par la tradition. Ces faits certains nous empêchent-ils de dire que le Saint-Esprit a inspiré ces Apôtres ? Non. Car 1° il a assisté les écrivains de manière à les préserver de toute erreur ; 2° il les a excités et dirigés dans le choix des sujets et des matières. Il ne leur a point suggéré le concept ni la mémoire de ce qu’ils savaient, mais il leur a inspiré d’écrire tel concept plutôt que tel autre ; 3° Dieu a ordonné tous leurs concepts et toutes leurs sentences, de manière à leur faire écrire ceci en premier lieu et cela en second lieu, telle autre chose en troisième lieu. Il convient donc de dire que le Saint-Esprit a inspiré la Bible et qu’il est l’auteur des livres saints. Car c’est là ce qui s’appelle écrire et composer un livre [1]. » Ce texte de Corneille Lapierre, que nous avons rapporté tout entier parce qu’il sera rappelé dans la suite de ces éclaircissements, demande à être expliqué et bien entendu. Nous avons recours au Père Patrizzi, qui a fait un petit traité sur la nature, la vérité et la limite de l’inspiration. Nous nous contentons d’analyser son excellente dissertation. Cette analyse compose tout ce que renferme l’article qui suit. Nous n’y mettrons à peu près rien de nous.
On a coutume de rattacher le caractère sacré des saintes Ecritures à trois opérations divines : à l’inspiration, à la révélation, à l' assistance. Toutefois pour peu qu’on y réfléchisse, on remarquera bien vite que ces trois choses ne sont pas collectivement nécessaires, qu’elles ne sont pas requises au même degré, quoiqu’une seule d’entre elles ne suffise point pour expliquer le caractère sacré de la Bible.
L’assistance est essentielle, et elle ne peut jamais faire défaut ; car l’homme même inspiré doit reproduire fidèlement par écrit et au dehors l’inspiration intime. D’un autre côté, l’assistance ne suffit point ; car les décisions des conciles œcuméniques sont formulées, elles aussi, avec l’assistance divine ; et cependant elles ne constituent pas et ne peuvent jamais
- ↑ Cornel. a Lapide, comm. II Epist, ad Tim., III, 16.